Une polygamie sous strictes conditions
À une époque où elle était courante et naturelle, l’Islam a limité, réglementé et conditionné la polygamie à l’acceptation des femmes. Aujourd’hui, alors qu’elle est en voie de raréfaction, l’Occident hypocrite en blâme les Musulmans tout en légitimant en parallèle les infidélités conjugales.
Contrairement aux idées reçues, la polygamie[1] n’a été ni inventée ni recommandée par l’Islam. En Occident, ce sont les parlements modernes qui l’ont fait interdire et non la tradition judéo-chrétienne, la plupart des Prophètes bibliques ayant été polygames (excepté Adam, Jésus et Jean-Baptiste). Les diverses traditions s’accordent sur le fait qu’Abraham eût deux coépouses (Agar et Sarah), David une centaine et Salomon un millier.[2] Dans l’Évangile pas d’interdiction de la polygamie non plus ni même de limitation, puisque Jésus ne l’a pas considérée comme immorale ; il cita en parabole le mariage d’un homme avec dix vierges le même jour.[3] L’Église catholique l’a admise jusqu’au 16ème siècle, à tel point que le Pape Clément VII suggéra au souverain britannique Henry VIII d’y recourir au lieu d’annuler son mariage d’avec sa première épouse Catherine d’Aragon qui ne pouvait lui donner d’héritier mâle. Le Mormonisme, une secte américaine inventée au dix-neuvième siècle, s’y adonne toujours de nos jours.
Lorsqu’il y a pénurie d’hommes, comme en temps de guerre par exemple, un nombre conséquent de femmes reste sur la touche et est amené à se poser sérieusement la question : soit se résoudre au célibat sans mari ni enfants, soit entretenir une liaison extraconjugale avec un homme marié soit consentir à devenir une coépouse. La polygamie est quasiment tombée en désuétude chez les Musulmans contemporains mais, et quoiqu’on en pense ou dise, elle avait le mérite de remédier à certaines situations exceptionnelles. Notons, à décharge, que l’Islam est la seule religion à avoir textuellement limité le nombre des épouses[4] et à avoir renforcé les conditions pour y recourir, en particulier la stricte égalité de traitement envers chacune d’elles.[5] De surcroît, n’oublions pas que la polygamie islamique dépend avant tout du bon vouloir des dames dont le consentement est indispensable, sous peine d’encourir une nullité du mariage[6] : La première épousée a toute latitude de restreindre son futur mari à la monogamie, par promesse ou contrat matrimonial,[7] et la deuxième peut évidemment refuser d’être unie à un homme déjà marié. Alors, entre adultes avisés et consentants, de quoi je me mêle ?
La polygamie à la petite semaine, autrement dit l’adultère, reste quant à elle légitime chez ceux-là même qui font mine de s’en offusquer. Dans un univers occidental aux mœurs dissolues, où plus de cinquante pour cent des hommes avouent sans rougir avoir trompé leur conjointe au moins une fois pendant leur union, il est étonnant que les ménages à trois (ou plus !!!) puissent encore choquer. Les réflexions méprisantes sur une pratique qui se révèle pourtant plus honnête et respectable que la liberté sexuelle débridée prônée de nos jours sont bien singulières. La monogamie obligatoire engendre la licence et l’hypocrisie, mais les lois occidentales la préfèrent à la polygamie, surtout par démagogie féministe ou pour économiser sur les prestations sociales et de retraite ( ?). Les préjudices matériels, sociaux et moraux causés par l’infidélité se révèlent en fin de compte plus ruineux et destructeurs pour les couples, les enfants et la société, mais puisque ce sont les gens « civilisés » qui le font !
Daniel-Youssof Leclercq
[1] À proprement parler on devrait dire polygynie, mais le terme est quasi inconnu dans le langage courant.
[2] « Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille de Pharaon… …Il eut sept cents princesses pour femmes et trois cents concubines; » (1 Rois 11 :1-3). « Salomon, fils de David, dit une fois : « Cette nuit je veux tour à tour avoir des rapports avec cent femmes -ou avec quatre-vingt-dix-neuf; – et chacune d’elles enfantera un guerrier qui combattra dans la voie de DIEU ». » (Boukhary 56/23/1 – 60/40/2). « Et aussitôt Abigaïl partit, montée sur un âne, et accompagnée de cinq jeunes filles; elle suivit les Messagers de David, et elle devint sa femme. David avait aussi pris Achinoam de Jizreel, et toutes les deux furent ses femmes. » (1 Samuel 25 :42-43). « David y monta, avec ses deux femmes, Achinoam de Jizreel, et Abigaïl de Carmel, femme de Nabal. » (2 Samuel 2 :2). « David prit encore des femmes à Jérusalem, et il engendra encore des fils et des filles.» (1 Chroniques 14 :3). « Si un homme, qui a deux femmes, aime l’une et n’aime pas l’autre, et s’il en a des fils dont le premier-né soit de la femme qu’il n’aime pas, » (Deutéronome 21 :15)
[3] « Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases. Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. Au milieu de la nuit, on cria : Voici l’époux, allez à sa rencontre ! Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages : « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Les sages répondirent : Non; il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous ». Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure ». (Mathieu 25 :1-13)
[4] « Et si vous craignez de n’être pas exacts envers les orphelins, eh bien prenez des épouses, par deux, par trois, par quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, – mais, si vous craignez de n’être pas justes, alors une seule, ou des esclaves que vos mains possèdent. Cela, afin de ne pas vous aggraver la charge de famille ». (Coran 4 :3)
[5] « Or vous ne serez jamais capable de faire l’égalité entre les femmes, quand bien même vous en seriez avides. Ne déviez donc pas d’un si complet dévoiement que vous en laissiez une comme en suspens. Mais si vous vous réconciliez et vous comportez en piété, alors oui DIEU demeure pardonneur, miséricordieux ». (Coran 4 :129)
[6] « La femme ayant déjà été mariée ne peut être donnée en mariage que sur son ordre; la vierge ne peut être donnée en mariage qu’après qu’on lui ait demandé son consentement. – Et comment donnera-t-elle son consentement ? Ô Envoyé de DIEU, demandèrent alors les fidèles. -En gardant le silence, répondit le Prophète (ص). » (Boukhary 67/42/1,2 et aussi 89/3/2 – 90/11/1,3,4). « Le père de Khans’-bent-Khidzâm l’ayant mariée alors qu’elle l’avait déjà été, celle-ci refusa d’accepter le mariage et alla trouver l’Envoyé de DIEU (ص) qui annula l’union. » (Boukhary 67/43/1 – 89/3/1 – 90/11/2). « El-Misouar-ben-Mâkhrama a dit : « J’ai entendu l’Envoyé de DIEU (ص) prononcer en chaire les paroles suivantes : « Les Benou-Hichâm-ben-El-Moghîra m’ont demandé la permission de marier (une de) leurs filles à `Ali-ben-Abou-Tâlib. Je n’y consentirai pas, je n’y consentirai pas, je n’y consentirai pas, à moins qu’Ibn Abou-Tâlib répudie ma fille, et alors il pourra épouser leur fille. Ma fille n’est qu’une partie de moi-même; elle est peinée de ce qui me peine et elle souffre de ce qui me fait souffrir ». » (Boukhary 67/109/1 – 68/13/1) et aussi avec cette précision « certes j’ai donné ma fille en mariage à (`Ali) AbouI-`Âs-ben-Er-Rebî`; il m’a parlé (c’est-à-dire promis de ne pas prendre d’autre femme que Fatima) ». (Boukhary 62/16/1 – 57/5/5).
[7] Le contrat de la monogamie obligatoire en Islam – (Muhammad Hamidullah – France-Islam n° 52)
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